ON NE VA QUAND-MÊME PAS LE LAISSER GAGNER!?


Nous avons vu dans les derniers articles pourquoi certains animaux sont agressifs chez le vétérinaire, et comment réagir face à cela. L’idéal est bien sûr d’anticiper, pour ne pas atteindre le niveau de peur qui cause le déclenchement de ce comportement agressif chez notre patient.

Mais ce n’est pas toujours possible : on se fait parfois surprendre, certains animaux arrivent déjà extrêmement stressés dans nos cliniques, on n’a pas toujours le temps de laisser l’animal se calmer…

Alors une fois l’animal dans tout ses états, difficile de réagir autrement qu’en s’énervant contre lui, et en pestant contre son propriétaire qui aurait dû l’éduquer mieux que ça.

Bien sûr, si tous les propriétaires entrainaient leurs animaux aux soins coopératifs, en prévoyant tous les contextes survenant en clinique, les choses seraient tellement plus simples… Mais comme on vit dans le monde réel, on doit faire avec.


PRINCIPALE CAUSE DE L’AGRESSIVITÉ : LA PEUR !

On le rappelle, en clinique, la douleur et la peur sont les deux causes très majoritaires de déclenchement de comportements agressifs, isolément ou en association.

Le comportement est donc intimement lié à l’émotion sous-jacente.


THÉORIE DE L’APPRENTISSAGE : QUELQUES RAPPELS.

En éducation, face à un comportement, deux options s’offrent à nous :

Remarque : une autre option est possible : ne rien faire. Si le comportement n’a aucune conséquence, ni agréable, ni désagréable, l’animal cessera de le produire. Mais dans les faits, ça n’arrive à peu près jamais. Même si on ignore royalement le chien qui aboie, il se peut qu’il aime simplement aboyer. Ce comportement sera donc à « renforcement interne » : peu importe la conséquence externe, il y aura toujours la récompense interne que représente le plaisir de faire ce comportement.

Ces conséquences, agréables ou désagréables, ont différentes caractéristiques :

ALORS ON NE PUNIT PAS LE CHIEN QUI GROGNE ?

Même si on le prend mal, c’est « juste » une expression de sa peur, pas une insulte personnelle.

Le punir masquera uniquement l’expression de cette peur, avec le risque qu’elle rejaillisse très fortement le jour où quelque chose l’augmentera : peur aggravée par une douleur, par une situation différente (absence du propriétaire, acte plus invasif…) (rappelez-vous l’histoire de l’araignée…). On ne pourra jamais faire confiance à cet animal, qui sera comme une cocotte-minute, près à exploser.

A l’inverse, si l’on réussit à montrer au chien qu’en cas de peur, on l’entend sans qu’il n’ait besoin de monter très haut dans les tours, on construit avec lui plus de confiance. Et avec cette confiance, il nous laissera faire plus de choses, même stressantes.

Puis tant que le chien est assez calme, par un savant jeu de renforcement/punition (exemple : tu bouges = je maintiens ma contention douce, tu te calmes = je te relâche), on peut progressivement apprendre à nos patients à se laisser faire. Et si la technique est bien maîtrisée, cela ne demande pas des mois d’entraînement, mais peut se passer en quelques minutes au cours de la consultation…


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